C’est la rentrée, que de fois ne l’a t’on pas entendu, hier, aujourd’hui et prochainement…..pour couvrir la sortie prochaine du quatrième album de Yoanna, 2e sexe le 20 septembre à venir, on a pu lui poser quelques questions…..
Comment se sont passés les débuts dans la musique et sur scène? Obstacles, freins, aides, coup de pouce ou chance….. ?
« Je suis autodidacte avec un parcours singulier. Il n’y a jamais eu de réflexion autre que de prendre du plaisir à l’instant T avec les gens avec qui j’étais. Je suis plutôt animal….avec une tendance à faire et à réfléchir après. Je me suis beaucoup laissée porter par les rencontres, par l’humain et par les sentiments. Etant plutôt quelqu’une d’entière et sincère, j’ai touché des personnes qui se sont ensuite fortement investies auprès de moi et m’ont accompagnées dans mon parcours (management, réal, musiciens, vidéo, etc). Et j’en profite pour les remercier ! »
Quelles sont les inspirations, les artistes d’hier ou d’aujourd’hui qui comptent et que vous écoutez ?
« Enfant et adolescente, Michel Besson (un accordéoniste genevois parti un peu trop tôt), Nirvana, Jacques Higelin, NTM, Mano Negra, Zebda. Adulte à aujourd’hui, Nina Simone, Virginie Despentes, Casey, Anderson Paak, Lhasa, Lady Leshurr, Little Simz ».
Oui, il y a de ceux-là…..
Les textes en français sont distillés en une parfaite alchimie entre rythmes, mélodies et paroles, qu’est-ce que le « franc-chanter » avec l’accordéon à bout portant ?
« Je n’avais jamais entendu cette expression avant … donc c’est plutôt à vous de me le dire ! Moi, j’écris en musique. Les textes viennent sur un rythme. Depuis l’album Un peu brisée (NDLR 2012) c’est ma méthode de travail : un rythme… puis des mots… puis les mélodies. Musicalement, je passe beaucoup de temps pour que les mots que je choisis aient un « groove ». Et je m’entoure de gens pour qui cet aspect du texte et du « groove » est primordial. »
Elle exprime cette certaine forme de rébellion, de revendication avec empressement et comme une colère froide, apaisée (par rapport aux albums précédents) et lucide. A quel point être une femme influe t’il sur l’écriture et la composition ? Comment se positionner en artiste avec des thématiques comme la condition féminine, l’environnement, l’argent etc. dans le monde où on vit dans le nouvel album 2e sexe qui sort prochainement ?
« Je n’écris pas avec mes parties génitales. J Je pense que c’est le parcours de chaque individu et les embuches rencontrées qui forment l’identité et le regard. Ce qui nous amène à être plus ou moins sensibles à certains sujets. En ce qui me concerne si je n’avais pas été victime d’abus dans mon enfance et mon adolescence, probablement que j’écrirai sur d’autres problématiques et que je serai moins sensible aux inégalités (injustice, immondice) homme/femme et à l’escroquerie totale qu’est la condition féminine. Beaucoup de femmes ne ressentent pas le besoin de parler de ces sujets… ce qui devrait suffire à prouver que ce n’est pas simplement le fait d’être une femme qui influe. »
Il est vrai que certains sujets interpellent plus que d’autres….Yoanna n’apprécie pas l’interdit et le tabou y compris en chansons, à mots ouverts elle ferme savamment les portes du non-dit. Beaucoup de thèmes sont des maux plus qu’actuels et les chanter entraîne un certain lâcher-prise de conscience :
« Je fais ces chansons et ce métier parce que je me sens bien en le faisant, à ma place … et utile ! »
Et on l’en remercie de le faire si justement bien car de nos jours cette ouverture d’écrits est plus que salutairement nécessaire. Yoanna sera en concert du 26 au 28 septembre 2019 au Théâtre Thénardier à Montreuil, à vous d’y aller !
Van Mory-D
© Lucie Locqueneux
Lien vidéo En Marche : http://www.youtube.com/watch?v=RMsElnwjvUI